Un Suisse jugé pour lèse-majesté en Thaïlande
CHIANG MAI, Thaïlande (AP) - Un Suisse de 57 ans encourt une peine de 75 ans de prison pour avoir barbouillé de peinture noire des portraits du roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej. L'homme a plaidé coupable du crime de lèse-majesté lundi devant le Tribunal de Chiang Mai. Le jugement est attendu pour le 29 mars.
L'individu avait été filmé par des caméras de surveillance alors qu'il vaporisait de la peinture sur cinq posters du roi le 5 décembre dernier, alors que la population fêtait avec des feux d'artifices et des prières le 79e anniversaire du souverain. Bhumibol Adulyadej est le plus ancien monarque en exercice au monde.
A son entrée au tribunal qui siège à huis clos, l'accusé, qui avait les jambes entravées, n'a fait aucun commentaire. Son avocat commis d'office a expliqué qu'il avait agi sous l'effet de l'alcool. Me Komkhit Kunyodying a précisé que son client vivait depuis plus de dix ans en Thaïlande. Le juge Chaikrit Devaplin a précisé que l'homme avait plaidé coupable, alors qu'il s'était déclaré innocent devant la police.
Le procureur n'a pas voulu rendre publics les détails de l'affaire, invoquant la sensibilité de l'opinion publique pour tout ce qui touche le monarque. Les dévoiler "ne profiterait à personne car cela implique le roi et la monarchie", a expliqué Bhanu Kwanyuen. Il a cependant confirmé que l'accusation portait sur la dégradation de cinq affiches et que pour chacune d'entre elles la peine encourue allait de 3 à 15 ans de prison. "Le roi est vénéré, il ne peut pas être insulté."
L'administration militaire a mené une enquête séparée à ce sujet, soupçonnant que des partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d'Etat le 19 septembre 2006, pouvaient avoir engagé l'accusé. Chiang Mai, située à quelque 570km au nord de Bangkok, est la ville natale de l'ex-chef du gouvernement et c'est là que se trouvent ses partisans. AP
Au moins 8 morts dans l'attaque d'un bus au sud de la Thailande
BANGKOK, Thailande (AP) - Des rebelles musulmans présumés ont ouvert le feu sur un bus dans une zone agitée du sud de la Thailande, mercredi, tuant huit passagers, a-t-on appris de source policière.
Le chauffeur du véhicule a été blessé dans l'attaque qui s'est déroulée vers 9h30 locales (02h30 GMT), a déclaré Apirak Sangkao, chef de la police de Yala.
Le bus assurait la navette entre le district de Betong, dans la province de Yala et Hat Yai, la ville principale du sud, non loin de la province de Songkhla.
Les rebelles présumés ont lancé une bombe sur le bus tandis qu'il ralentissait dans un virage, et ont ensuite tiré, blessant le chauffeur, a précisé l'officier de police Kitti Mankhong. Les attaquants ont ensuite ouvert la porte latérale du véhicule et tué chacun des passagers avec des fusils d'assaut, a-t-il dit.
La police et les soldats recherchent les assaillants.
Cette attaque survient alors que les autorités avaient renforcé la sécurité pour l'anniversaire, mardi, de la fondation du Barisan Revolusi Nasional (BRN), ou groupe séparatiste du Front de la révolution nationale. La police s'attendait à ce que les rebelles accueillent cet anniversaire avec violence.
Le BRN s'est formé en 1963, en partie en opposition à la politique du gouvernement thaï de l'époque visant à assimiler par la force les musulmans du sud du pays dans une société dominée par les bouddhistes. Le gouvernement a par la suite changé de politique.
Selon des responsables militaires, le BRN-Coordinate, une branche du BRN, a joué un un rôle déterminant dans les violences actuelles.
Des attaques violentes de véhicules se produisent presque quotidiennement dans les trois provinces thaïes à majorité musulmane - Yala, Narathiwat et Pattani - où une rébellion islamique a tué plus 2.000 personnes depuis janvier 2004. AP
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